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vendredi, avril 19, 2024

Protection du patrimoine en péril (ALIPH)

Afin de donner à la communauté internationale les moyens d’agir efficacement en faveur de la protection du patrimoine menacé par les conflits armés, le Président de la France et
le Prince héritier des Emirats Arabes Unis ont créé en mars 2017 l’Alliance internationale
pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH). La Fondation de droit suisse, dotée de 100 millions de dollars, a tenu son premier Conseil
d’administration à Genève.

Citadelle à Erbil, Irak

Fruit de l’initiative commune prise par le Président de la République française, François Hollande, et par le Prince héritier des Émirats Arabes Unis, Cheikh Mohamed ben
Zayed Al Nahyan, en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a été créée le 3 mars l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH).

Vers la fin mars, au Louvre, à l’occasion de la conférence internationale de donateurs pour le lancement de l’Alliance pour la protection du patrimoine dans les conflits armés, François Hollande, a salué l’engagement des acteurs privés et publics, des autorités suisses et
genevoises « pour leur appui et leur soutien » dans la création de l’ALIPH. Tout en annonçant une contribution française de 30 millions de dollars, le Président français
a souligné qu’on n’assistait pas à la naissance « d’une Croix-Rouge internationale du patrimoine, mais certains principes, qui sont au cœur du droit humanitaire, inspirent pour mettre à l’abri les œuvres menacées. » Un objectif de collecte à 100 millions de dollars sur une période d’engagement qui ira jusqu’à 2019 a été fixé.

Des promesses de dons à hauteur de 77 millions de dollars ont été faites à cette époque à Paris. Outre les deux États fondateurs, France et Émirats Arabes Unis, les pays donateurs représentés au Conseil de fondation sont l’Arabie saoudite, le Koweït, le Luxembourg et le Maroc. La Chine et la Corée du sud ont publiquement exprimé leur soutien et leur volonté de contribuer financièrement au fonds lors de la conférence du Louvre. Le Conseil, organe principal de l’ALIPH, s’appuiera sur trois comités: scientifique, éthique et financier. Jack Lang a expliqué que le choix du lieu pour le siège s’était naturellement porté sur la ville internationale car « Genève donne la garantie de la neutralité et de la transparence. » De plus, la Suisse compte avec la France parmi les seuls pays au monde à disposer de bases légales permettant la mise à disposition d’un refuge temporaire pour des œuvres gravement menacées dans leur pays d’origine.

En attendant de trouver des locaux, c’est à la Mission permanente de la France auprès de l’Office des Nations Unies à Genève que se sont réunis autour de Jack Lang, représentant de la France au sein du Conseil d’ALIPH, et de Mohamed Al-Mubarak, président de l’Autorité
émirienne de la Culture et du Tourisme, représentant des Émirats Arabes Unis, les représentants des États donateurs, des donateurs privés et des personnalités qualifiées. Les contributeurs et mécènes privés sont, à ce jour, M. Thomas Kaplan, homme d’affaires et collectionneur américain, et M. Jean-Claude Gandur, homme d’affaires et collectionneur de nationalité suisse. D’autres contributeurs, dont la fondation américaine Andrew W. Mellon, ont confirmé leur soutien et fixeront dans un avenir proche le montant de leur contribution. Siègent aussi au Conseil de fondation, le doyen de la Smithsonian Institution de Washington et le directeur du département des Proche et Moyen-Orient du Pergamonmuseum de Berlin.

© Gaetano Palumbo
Citadelle à Erbil, Irak

 

ALIPH doit encore soumettre aux autorités suisses sa demande visant à se voir attribuer un statut d’institution internationale, avec le régime juridique et les privilèges et immunités d’une organisation internationale.
Le Conseil de la fondation s’est fixé comme objectif de se doter de tous les moyens de son fonctionnement d’ici septembre, afin d’être en mesure d’examiner les premiers projets de protection du patrimoine avant la fin de l’année 2017.