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jeudi, avril 25, 2024

Travail des enfants : Engagement mondial contre les pires formes

Pour la première fois dans l’histoire de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), une convention internationale du travail est ratifiée par les 187 Etats Membres en un minimum de temps. Relative aux pires formes de travail des enfants, la ratification permet désormais à tous les enfants de jouir d’une protection juridique.

Depuis la création de l’Organisation Internationale du Travail en 1919, le travail des enfants est une préoccupation centrale. Adoptée il y a 21 ans par la Conférence internationale du Travail, la Convention n°182 de l’OIT, liée aux pires formes de travail des enfants, obtient la ratification universelle. Le Directeur général de l’Organisation, Guy Ryder, a souligné l’importance de la démarche qui « reflète un engagement mondial selon lequel les pires formes de travail des enfants, telles que l’esclavage, l’exploitation sexuelle, l’utilisation des enfants dans les conflits armés ou d’autres travaux dangereux ou illicites qui compromettent la santé, la moralité et le bien-être psychologique des enfants, n’ont pas leur place dans notre société. »

152 millions d’enfants concernés.

L’OIT estime qu’un total de 152 millions d’enfants, 64 millions de filles et 88 de garçons, sont astreints au travail au niveau mondial. Ce qui représente environ un dixième de tous les enfants dans le monde. Près de la moitié d’entre eux (soit 73 millions en chiffres absolus) effectuent des travaux dangereux qui mettent directement en péril leur santé, leur sécurité et leur développement moral. Soixante-dix pour cent de l’ensemble du travail des enfants concernent le secteur de l’agriculture. Cette situation est essentiellement liée à la pauvreté et aux difficultés de leurs parents à trouver un travail décent.

Près de la moitié des enfants concernés, 72 millions, vivent en Afrique. Ce qui signifie que 19,6% des enfants africains travaillent. Ils sont 62 millions dans la région Asie et Pacifique soit 7,4%, ; 10,7 millions dans les Amériques (5,3%) ; 1,1 million dans les Etats arabes (2,9%) et 5,5 millions en Europe et Asie centrale (4,1%).

La Convention 182

La Convention n° 182 demande la prohibition et l’élimination des pires formes de travail des enfants, y compris l’esclavage, le travail forcé et la traite des êtres humains. Elle interdit l’utilisation des enfants dans les conflits armés, la prostitution, la pornographie et les activités illicites telles que le trafic de drogue, et les travaux dangereux. L’incidence du travail des enfants et de ses pires formes a reculé de près de 40% entre 2000 et 2016 à mesure que les taux de ratification des Conventions 182 et 138 (sur l’âge minimum) augmentaient et que les pays adoptaient des lois et des politiques efficaces. Ces dernières années les progrès ont été en particulier noté dans la tranche d’âge la plus jeune (5 à 11 ans) relative à la moitié des enfants qui travaillent.

Effets du COVID-19

Avec la pandémie du COVID-19, le risque que les avancées soient réduites à néant est réel. Si des mesures appropriées ne sont pas prises, on pourrait constater une augmentation du travail des enfants pour la première fois en 20 ans. Opérationnel dans plus de 62 pays, le programme phare de l’OIT pour l’abolition du travail des enfants, IPEC+, soutient plus d’une centaine de pays sur tous les continents. Des plans de continuité des activités sont mis en place afin d’atténuer la menace de perdre les acquis. IPEC+ cherche aussi à allouer des fonds supplémentaires pour soutenir les efforts de suivi de l’impact du virus sur le travail des enfants, le travail forcé et la traite des êtres humains, notamment en ce qui concerne les fermetures d’écoles, d’entreprises, le chômage, la perte des moyens de subsistance des communautés et l’absence de systèmes de protection sociale.

ODD

2021 marquera l’Année Internationale des Nations Unies pour l’élimination du travail des enfants. Ce sera l’occasion de relancer les efforts pour atteindre la cible 8.7 des Objectifs Durables du Développement (ODD), adoptés en 2015, visant à mettre fin à toutes les formes de travail des enfants d’ici 2025.