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samedi, avril 20, 2024

Le CAGI rouage atypique mais essentiel à la Genève Internationale

L’Ambassadeur Pierre de Cocatrix, Directeur du Centre d’Accueil Genève Internationale (CAGI) depuis 2015, nous présente un outil utile et performant, qui contribue au rayonnement de Genève et de la Suisse. Il dévoile les secrets d’une Succes story qui intrigue et qu’aucune structure n’a jamais réussi à égaler.

Pouvez-vous rappeler brièvement les conditions dans lesquelles cette association à but non lucratif a été imaginée ?

Dans le cadre des négociations pour l’installation de l’Organisation Mondiale du Commerce/OMC (1993-1994), successeur du GATT, toutes sortes de négociations se tiennent car plusieurs candidatures sont présentées. Mise à part celle de Genève, on compte celle de Bonn qui suite à la réunification de l’Allemagne a perdu son statut de capitale au profit de Berlin. Une offre généreuse est formulée par les allemands. Celle-ci oblige la Suisse à s’engager et examiner un certain nombre d’options pour améliorer la situation de l’époque, telles que les facilités de parking et la construction d’une nouvelle salle de conférence. A cette occasion, les autorités suisses et genevoises imaginent la création d’une entité, qui adopterait la forme d’une structure d’accueil, destinée à recevoir, à intégrer, à faciliter l’installation des internationaux de Genève. Cette formule n’existe nulle part ailleurs dans le monde.

Un an après la création de l’OMC, le Centre d’Accueil Genève Internationale voit le jour.

C’est exact. En 1996 une petite équipe composée d’un Directeur et d’une assistante s’installent dans une pièce de la Mission suisse, rue de Varembé. Au fur et à mesure des 20 ans d’existence la structure s’est renforcée et élargie à 13 collaborateurs. Le CAGI est maintenant structuré autour de cinq pôles de services : le réseau d’accueil, le service logement & information, le service événementiel & kiosque culturel, le service Organisation Non Gouvernemental et celui dédié à l’accueil des délégués de passage. Nous sommes arrivés, moyennant une politique d’extériorisation, à proposer un vaste catalogue de services exclusivement gratuits.

Comment définissez-vous les internationaux ?

Cette catégorie n’est pas exclusivement composée par les diplomates et les fonctionnaires des 175 missions permanentes auprès de l’ONU et environ 80 auprès de l’OMC. Cela concerne aussi plus de 350 ONG, les Consulats généraux, le siège des Nations Unies en Europe et les 33 organisations internationales qui ont leurs quartiers généraux à Genève. Notre offre s’étend désormais aussi aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) ainsi qu’à l’Université. Les doctorants et chercheurs étrangers entrent désormais dans ce cadre. En 2014, les multinationales sont également entrées dans cette catégorie, en tant qu’acteurs internationaux privés. Nous sommes en contact avec une centaine d’entre-elles dans tout le bassin lémanique par l’intermédiaire du Groupement des Entreprises Multinationales.

Que serait, comme aime à la décrire François Longchamp, Président du Conseil d’Etat genevois, « la plus petite des villes internationales », sans les internationaux ?

Sans les internationaux Genève n’aurait pas cette dimension. Nous avons une chance inouïe d’avoir une Genève qui s’est consolidée, développée depuis des décennies pour s’imposer, aujourd’hui, comme capitale du multilatéralisme par excellence, un centre de gouvernance mondiale extraordinaire. Nous espérons que la population genevoise se rend compte de la chance unique dont elle dispose.

Comment est structuré le CAGI et qu’offre t’il aux internationaux?

Le service Réseau d’Accueil travaille en étroite collaboration avec la Fondation pour Genève, présidée par Ivan Pictet. Environ 1.500 fonctionnaires quittent Genève chaque année et approximativement le même nombre arrive. Pour familiariser ces nouveaux arrivants avec la vie en Suisse nous offrons des déjeuners-conférences sur le thème de la santé publique, de la scolarité. Nous sommes en contact avec Genève Tourisme pour les informer sur la vie culturelle. Nous avons aussi un volet vie pratique qui explique, par exemple, l’usage du disque bleu pour le stationnement, les transports publics, la possession d’animaux de compagnies…

Un deuxième volet permet de découvrir Genève et le bassin lémanique, ses usages et son histoire. Nous avons aussi des partenariats avec des communes genevoises qui, de plus en plus, souhaitent accueillir les internationaux.

La troisième activité est la bourse d’échange linguistique qui permet à 1.300 participants d’échanger leur langue, de l’enseigner ou d’améliorer ses connaissances. Actuellement la pratique de près de 65 langues et dialectes est offerte.

Le logement est une des priorités des arrivants. Comment faites-vous pour satisfaire la demande?

Nous avons créé une Bourse du logement qui regroupe à la fois ceux qui possèdent des biens immobiliers voués à la location et les personnes à la recherche d’un lieu de résidence. Elle est alimentée tant par les offres spontanées que par toutes les agences et régies de la région. Nous avons aussi une documentation facilitant la recherche de personnel de maison et regroupant des candidatures.

Une des missions du Centre de la Genève Internationale est de contribuer au rapprochement des communautés diplomatique et locale.

Effectivement, c’est la raison pour laquelle nous organisons des événements thématiques à La Pastorale ou à l’extérieur. Nous avons, par exemple, organisé l’année passée une visite guidée, au Château de Penthes, de la collection privée de gravures de Rembrandt avec le Commissaire de l’exposition. Dans la perspective des Jeux olympiques de Rio une soirée brésilienne de 450 personnes avait été organisée en partenariat avec la Mission du Brésil.

Toujours dans l’optique de rapprochement, depuis près de 15 ans, nous avons installé un kiosque culturel dans l’enceinte des Nations Unies qui vend toute la billetterie des spectacles de lSuisse romande voir de la partie alémanique.

Comment se déroule le soutien aux Organisations Non Gouvernementales qui, comme vous l’avez mentionné sont très nombreuses ?

Le service, piloté par les autorités présidentielles du Canton, accompagne, conseille facilite l’installation des ONG. Entre 20 et 30 nouvelles ONG s’installent en territoire genevois chaque année.

Le Service Accueil Délégués est le plus récent ?

Ce service a été créé en 2013 par la Confédération, le Canton et la Ville de Genève. Il est destiné à fournir un appui opérationnel, matériel et financier, pour accompagner les représentants des délégations ou de la société civile. De nos jours la société civile est un acteur incontournable des discussions internationales. Avec l’appui du CAGI elle peut participer aux grandes conférences internationales. Nous avons une vingtaine de partenaires hôteliers en Suisse et en France voisine qui nous permettent d’obtenir des tarifs intéressants. Nous avons été en mesure d’accompagner environ 1.000 délégués, en 2016, pour l’équivalent de 6.000 nuitées. Les délégués ont également accès 24/24 grâce à des badges fournis, à une salle de travail équipée, située dans l’enceinte de La Pastorale.

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www.cagi.ch