L’organisation humanitaire CARE a publié un rapport consacré aux crises humanitaires qui font rarement la Une.
Selon cette étude, intitulée “Suffering in Silence”, dix crises ont été passées sous silence. Cela concerne celles qui prévalent dans certains pays africains (Erythrée, Burundi, Soudan, République centrafricaine, République Démocratique du Congo, Mali, Niger, Cameroun, Tchad) asiatiques (Corée du Nord, Vietnam) et au Pérou.
« Nous savons tous qu’une seule photo a le pouvoir d’attirer l’attention du monde sur un problème » Laurie Lee, Secrétaire générale par intérim de CARE International.
Selon les statistiques du HCR, les crises au Burundi, en République centrafricaine, au Mali et dans le bassin du lac Tchad ont déraciné à elles seules près de 1,3 million d’enfants, de femmes et d’hommes, et les ont poussés à franchir les frontières internationales en tant que réfugiés.
Le Haut Commissaire pour les réfugiés, Filipo Grandi, constate qu’il existe un lien direct entre l’attention médiatique et les fonds alloués à l’aide humanitaire. Malgré des conséquences tragiques pour la vie de millions de personnes touchées par les conflits et les déplacements, l’écart persiste entre les besoins humanitaires et les fonds disponibles.
« Les médias jouent un rôle essentiel pour attirer l’attention du public sur les crises oubliées et négligées. »
« Les perspectives pour 2018 sont franchement moroses, car il a peu de volonté politique pour résoudre les conflits et lutter contre les causes profondes qui les alimentent – mauvaise gouvernance, appauvrissement croissant, inégalité et changement climatique. Les dirigeants politiques doivent intensifier les efforts et assumer la responsabilité de lutter contre les crises oubliées. »
L’ONU recherche 22,5 milliards de dollars pour venir en aide à près de 91 millions de personnes parmi un total de 135 millions d’entre elles qui ont des besoins urgents. L’attention des médias peut aider à attirer l’attention du grand public sur ces besoins.